Chaque dimanche...
Chaque dimanche, Alfred prenait tranquillement le chemin, son rêve en main. La montée était lente, il en savourait chaque pas. Enfin, il se posait au pied des ruines, s’imaginant leur splendeur passée. Il y emmenait ses frères et sœurs depuis l’enfance, comme plus tard, il entrainerait ses enfants et sa femme devant la tour effondrée. Elle rirait de son obstination et, quand, à cinquante ans, il parviendrait enfin à réaliser son rêve, acheter le château fort qu’il aimait depuis toujours et le reconstruire, pierre à pierre, elle serait la première à l’encourager.
Le jour de l’achat, à peine sortis de l’étude du notaire, ils iraient se réjouir, champagne en main, face à la tour, célébrer l’événement.
Après deux coupes, elle s’était posée sur une pierre à l’ombre de l’olivier. Il l’avait prise ainsi en photo, auréolée de soleil couchant, immortalisant l’instant éphémère d’un bonheur qu’elle ne partagerait plus guère…